Les cavités de plus de 6 cm de diamètre sont fréquentes dans les murs du bâti ancien. Laissés libres, ces trous sont parfois investis par les pigeons qui les affectionnent, raison courante pour les combler de briques ou tout autre matériau. Pourtant, ceux-ci peuvent être facilement adaptés pour empêcher les pigeons de s’installer et rester accessibles pour les autres espèces indigènes : Martinet, moineaux, chauves-souris, papillons en hibernation…

Les trous de boulin sont situés sur le haut des façades des anciens bâtiments. Leur fonction première est de permettre la fixation d’échafaudages. Pour certaines constructions, ces trous sont ornés d’un couvercle.

Dimensions

Ces trous traversent l’entièreté du mur de façade qui a généralement une épaisseur de 30 à 50 cm. Ils peuvent être de section carrée ou ronde et d’un diamètre mesurant autour de 15 centimètres. Les plus courants sont : 

• Les modèles 15 x 15 cm : Ils deviennent attractifs lorsque les couvercles sont entrouverts vers le bas, parce que les Martinets y trouvent les cavités obscures qu’ils affectionnent et peuvent s’y introduire en volant. Lorsqu’ils sont fermés, mais présentent de petits trous, les Moineaux, les Rougequeues et les Mésanges peuvent y entrer. 

• Les modèles étroits 5 x 8 cm : Avec ou sans couvercle, les espèces cavernicoles s’y intéressent, même si ces conduits étroits ne leur servent généralement que de couloirs d’accès vers des cavités à l’intérieur de la structure des toitures.

Points d’attention

• Ces cavités traversant le mur de part en part peuvent être pourvues d’un couvercle ou avoir été rebouchées au cours du temps : briques, pierres, plafonnage…

• Il est bon de fermer le trou sur la face intérieure du mur, s’il donne sur un grenier où fouines et chats pourraient avoir accès, par exemple.

• Laissées libres, elles sont régulièrement occupées par le Martinet (Apus apus), mais également d’autres espèces cavernicoles de nos villes, comme le Pigeon ramier (Columba palumbus), le Moineau domestique (Passer domesticus) et le Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), mais aussi la Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) et la Mésange charbonnière (Parus major). Et ce, non seulement en Belgique, mais également dans d’autres pays comme l’Italie. Il importe donc particulièrement de préserver ce type de cavités !

• Les trous de boulin sont souvent rebouchés pour empêcher la nidification des pigeons. Or, il est possible d’empêcher ces derniers d’entrer tout en laissant suffisamment d’espace pour les petits oiseaux par une réduction du passage à l’entrée.

2.1. Recouvrir d’une plaque percée

L’orifice devra avoir les dimensions ad hoc (6,4 cm x 3,2 cm).

2.2. Réduire l’orifice

Plusieurs solutions existent pour réduire l’orifice, suivant le type de trou :

• Maçonner une brique chanfreinée ou biseautée (selon la méthode mise au point en Italie par Mauro Ferri), permettant d’obstruer partiellement le trou tout en laissant les petits oiseaux (dont les Martinets) s’y abriter. Les triangles auront une épaisseur permettant de laisser un passage libre compris entre 3,7 et 5 cm. En tout état de cause, en cas de trous proches de la forme carrée, évitez à tout prix qu’une des dimensions excède 5 cm si vous voulez empêcher la nidification des pigeons, souvent perçus comme indésirables.
• Réaliser un moulage discret, comme à Standdaarbuiten ;
• Insérer un système comme celui proposé par Philippe Guérard, mis en œuvre avec succès à Écaussinnes (église St Rémy).

2.3. Réaliser un aménagement à l’intérieur d’un comble

Le trou sert de tunnel permettant d’accéder à une cavité de l’autre côté du mur : on peut placer un nichoir adapté à toute espèce cavernicole, comme la Chouette effraie (Tyto alba) par exemple.