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G10.R. Réaliser un état des lieux du bâti existant.

Certaines espèces sont particulièrement discrètes et peuvent passer inaperçues comme les chauves-souris ou les martinets qui entrent très rapidement dans leurs cavités. Par ailleurs, ce n’est pas parce que vous avez conscience de la présence d’une espèce qu’il n’y en a pas d’autres.

Vous trouverez ci-dessous une check-list "État des lieux" et les explications pour la partie bâti. 

Ce travail va permettre d'analyser le contexte, les spécificités et potentialités du bâti de manière approfondie.

Pourquoi faire un état des lieux ?

Les états des lieux doivent être réalisés à la période de l’année adéquate pour permettre l’observation de la faune dans ses gîtes et le plus tôt possible, de préférence au stade de l’esquisse du projetpour éviter tout imprévu ou la mise à l’arrêt d’un chantier…

Les états des lieux et inventaires préalables sont très importants pour bien connaître le contexte

Celui-ci doit permettre de  : 

1. Limiter les risques d’impact négatif d’un projet de construction neuve ou de rénovation sur la biodiversité (prévenir les pollutions et minimiser les dangers). 

  • éviter de perturber des espèces déjà présentes ;
  • éviter la propagation d’espèces exotiques envahissantes ;
  • éviter de créer des pièges (conduit ou interstice lisses, aménagements inadaptés…)

2. Intégrer des aménagements favorables à la biodiversité : 

  • prévoir des aménagements qui permettent de renforcer le maillage écologique ;
  • privilégier le renforcement des espèces vulnérables ou menacées présentes localement ;
  • conserver ou créer des gîtes pour la faune dans et autour du bâti, par exemple dans les toitures (corniches, débords…), cavités de murs et joints creux, greniers, caves, granges, étables… Sans oublier les accès à ces espaces (baies de fenêtre, lucarnes, abat-sons, planches de rives…) ;
  • végétaliser le bâti et ses abords.

Si vous avez des suspicions de présence d’espèces sauvages dans votre bâtiment, veuillez consulter un expert avant d'envisager des travaux.

Attention, une demande dé dérogation doit être introduite si des espèces protégées sont présentes. Certaines espèces, comme les martinets ou les chauves-souris, peuvent être très discrètes et ne pas être détectées facilement. Une attention particulière sera faite pour certains travaux. Certains travaux sont à proscrire pendant les périodes de reproduction et d'hibernation.

Explications

État des lieux du bâti existant

L’objectif de cet état des lieux est d’avoir une description du type de bâtiment pour permettre de visualiser les potentialités et les risques. Pour chaque partie, veuillez relever le type de matériau, l’orientation, les dimensions ou toute autre information jugée utile et idéalement joindre une photo. Vous pouvez également indiquer si des travaux sont prévus, à court, moyen ou long terme.

Typologie du bâti

Murs 

Sachant qu’il est possible de choisir une végétalisation et un système adapté, tous les types de murs peuvent potentiellement être végétalisés. 

  • Types de soubassement : moellon, brique, crépis……………….……………………………………………………………………

Certains soubassements sont plus accueillants que d’autres. Les murs en pierres avec des fissures sont particulièrement attractifs.

  • Type de maçonnerie (moellon, brique, crépis…) : ……………………………………………………………………………………

On sera particulièrement attentif en cas de présence de parement en briques : la lame d’air derrière le parement, lorsqu’elle est accessible (par le bas, le haut des murs, les joints ouverts…) est très souvent utilisée par des espèces, tant en hiver qu’en été.

Le haut des murs en maçonnerieest également utilisé comme site de nidification lorsqu’il est accessible. 5 mm est suffisant pour une petite chauve-souris et 15 mm pour un martinet. Si on réalise des aménagements, on prévoit généralement 20 mm pour les chauves-souris et 32 mm pour les martinets et les moineaux.

Les murs en pierres sont également des refuges très attractifs. Les fissures et cavités peuvent être occupées, ils peuvent être un passage vers une cavité plus grande à l’intérieur du mur ou vers l’intérieur du bâtiment.

  • Type de bardage (bois, ardoises, tuiles…) : ……………………………………………………………………………………………

La lame d’air derrière le bardage, lorsqu’elle est accessible, est très souvent utilisée par des espèces, tant en hiver qu’en été.

  • Présence de cavités
    • Type et dimension des trous de boulin :  ……………………………………………………………………………………………

Les trous de boulin sont des trous situés sur le haut des façades des anciens bâtiments, leur fonction première est de permettre la fixation d’échafaudages. Pour certaines constructions, généralement de prestiges, ces trous étaient rebouchés par un couvercle métallique joliment travaillé. Laissés libres, ces trous sont investis par les pigeons qui les affectionnent, raison courante pour les combler de briques ou tout autre matériau. Pourtant, ceux-ci peuvent être rendus inaccessibles facilement pour les pigeons et accessibles pour les autres espèces : les papillons en hibernation, les martinets, les moineaux, les rougequeues, les mésanges et, plus rarement, pour les chauves-souris…. 

  • Autre type de cavité : ………………………………………………………………………………………………………………………

Il y a parfois d’autres types de cavités présentes telles que les “trous de ventilation” qui permettent généralement l’aération des parements comme à l’athénée de Toverfluit, des espaces sous les seuils de fenêtres ou sur le haut des murs, qui sont accessibles via la planche de rive, le chenal ou la corniche. 

  • Situation des cavités : ………………………………………………………………………………………………………………………

Le type de matériau et l’orientation joue un rôle important pour déterminer l’attractivité d’une cavité.

  • Type de débord (loggia, terrasse…) : …………………………………………………………………………………………………………

Le type de matériau et l’orientation joue un rôle important pour déterminer l’attractivité d’un débord. Des cavités peuvent être créées à l’intérieur des planchers de loggia, des terrasses ou dans les débords de toitures.

  • Présence de surfaces lisses et vitrages potentiellement problématique : ⬚ Reflets ⬚ Transparence ⬚ Pollution lumineuse vers l’extérieur

Limiter la surface des vitrages et parois réfléchissantes permet de réduire les risques de collisions et de pollution lumineuse, de plus les surfaces lisses accentuent la pollution sonore et sont problématiques pour la circulation des espèces qui utilisent les ultra-sons pour circuler et s’orienter.

Corniches — chenaux — gouttières

  • Type de corniche, chenal ou gouttière : ……………………………………………………………………………………………………

L’intérieur des corniches peut être rendu accessible, pour les papillons en hibernation, les martinets, les moineaux, les rougequeues, les mésanges et, plus rarement, pour les chauves-souris…. 

Contrairement aux corniches modernes, lisses et sombres, les corniches anciennes en bois, de couleur claire, avec des moulures, sont généralement accueillantes pour les hirondelles de fenêtre.

Toitures 

Toitures en pente

  • Type de couverture : …………………………………………………………………………………………………………………………………

La lame d’air derrière la couverture est très souvent occupée par des chauves-souris, le plus souvent par des mâles solitaires.

Les techniques modernes permettent de végétaliser ou intégrer des systèmes de stockage d’eau de pluie, tant pour les toitures plates que pour les toitures en pente.

Les toitures végétalisées sont compatibles avec les panneaux photovoltaïques, elles permettent d'améliorer leur rendement.

  • Type de planche de rives : …………..……………………………………………………………………………………………………………

La planche de rive est une planche de finition située sur le haut d’un mur, à l’arrière d’une gouttière, d’une corniche ou sur les parties hautes de murs pignons.

La lame d’air derrière la planche de rives est très souvent occupée par des chauves-souris, elle peut servir de passage pour accéder aux hauts des murs ou à l’intérieur des combles et greniers.

  • Type de débord de toiture : ………………………………………………………………………………………………………………………

Le débord de toiture, également appelé saillie de toiture, permet de protéger les murs des infiltrations, ainsi que partiellement les fenêtres du soleil et de la pluie.

L’intérieur est parfois constitué de caissons vides qui peuvent offrir de plus grandes cavités que celui des corniches. Si le mur et le plancher du débord sont adaptés, il pourra être accueillant pour les hirondelles de fenêtre. 

Toitures plates

Les toitures plates peuvent être végétalisées et aménagées pour accueillir des abris à insectes, bois mort, tas de pierres, de sable, de terre, etc. Et même une mare, lorsque c’est possible. Lorsque la hauteur est inférieure à 6 m, il est possible de les aménager pour les Huitriers pie.

  • Types et hauteur des murs acrotères : ………………………………………………………………………………………………………

L’acrotère est un mur qui dépasse le niveau d’une toiture. S'il est suffisamment haut, il peut jouer le rôle de garde-corps.

Puisqu’il s’agit d’un mur aérien, qui donne vers l’extérieur des deux côtés, il est intéressant d’envisager d’y intégrer des cavités pour les oiseaux et chauves-souris à l’intérieur du mur ou dans un couvre-mur isolé comme cela a été fait à l’ancienne maison du peuple de Seraing.

  • Portance de la toiture plate : ……………………………………………………………………………………………………………………

Le type et surtout l’épaisseur du substrat seront déterminés par le niveau de portance de la toiture plate. Ainsi que par la hauteur des murs d'acrotères.

  • Type de cheminée : …………………………………………………………………………………………………………………………………

La maçonnerie autour des cheminées peut accueillir des cavités intégrées. 

L’intérieur des cheminées peut être occupé, une endoscopie doit être réalisée afin de détecter la présence d’espèces protégées avant de tuber, calorifuger, isoler une cheminée. Un grillage peut être placé pour éviter à certaines espèces d’y accéder et de risquer leur vie. L’Effraie des clochers et les chauves-souris y sont souvent piégées.

Espaces intérieurs

Types d’espace : ⬚ Caves ⬚ Combles et greniers ⬚ Granges, étables ⬚ Garages, abris de jardin ⬚ Autre  ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Présence d'accès vers ces espaces : ⬚ Baie ouverte ⬚ Abat-sons ⬚ Soupirail ⬚ Autre  ………………………………

Les espaces intérieurs peuvent être rendus accessibles, par des ouvertures adaptées et sécurisées des prédateurs.

Les espaces intérieurs peuvent être aménagés de manière à obtenir un climat intérieur intéressant, une ventilation adaptée dans les combles et greniers, un puisard avec de l’eau pour maintenir un taux d’humidité intéressant dans les caves pour les rendre intéressantes pour l’hibernation des batraciens et chauves-souris, des microgîtes pour les espèces fissuricoles, des hot box ou armoires adaptées pour accueillir une maternité de chauves-souris...

Cavités-piège

⬚ Cheminée ⬚ Gouttière ⬚ Poteau non obturé ⬚ Gaine de ventilation verticale ⬚ Parements ou couvertures avec surfaces intérieures lisses ⬚ Membranes textiles non tissées ⬚ Puits ⬚ Chambre de visite ⬚ Citerne d’eau de pluie sans couvercle ⬚ Autre : ………………………………………………

Le bâti peut présenter des pièges pour les animaux qui cherchent des cavités pour se protéger des prédateurs, élever sa progéniture ou se reposer. Cela peut être le cas des cheminées qui peuvent servir de refuge d’espèces en hibernation. En cas d’utilisation, cette faune est réveillée et perturbée.

Les cavités profondes, étroites avec des parois lisses sont souvent problématiques, par exemple la lame d’air entre le pare-pluie et des panneaux de bardage lisses peut être un piège pour les chauves-souris ou une conduite de ventilation verticale non obturée à son sommet devient un piège mortel pour des oiseaux. 

Les membranes en matière textile non-tissé (avec des fibres liées de manière aléatoire) sont de véritables pièges mortels pour les chauves-souris. Il peut s’agit de pare-pluie (aussi appelées membranes de sous-toiture) ou de pare-vapeur (utilisé pour protéger l’isolation).

Plus d'info sur la page : Éviter de créer des pièges pour les animaux.

​​​​​​​Traces d’espèces présentes

L’objectif est de détecter la présence d’espèces déjà présentes sur base d’indices : Éléments visibles, sons, empreintes, odeurs, excréments, pelotes de réjection. Ceux-ci sont plus facilement détectables à certaines périodes de l’année. Par exemple, les excréments de martinets ne sont visibles que quelques jours en juillet. Attention, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de traces que les espaces ne sont pas occupés. Il convient de rester attentif tout au long du chantier.

Ceux-ci doivent être réalisés de manière à ne pas déranger les espèces présentes, surtout lors des périodes sensibles telles que la nidification, la mise à bas ou l’hibernation.

Les brochures illustrées de Picardie Nature sont très utiles pour tenter de repérer des traces de la présence d'espèces dans et sur le bâti existant : Reconnaître les sites de nidifications d’oiseaux anthropophilesRechercher les chauves-souris dans les bâtiments (hors combles). 

Si vous avez des suspicions de présence d’espèces sauvages dans le bâtiment, veuillez vous adresser à un expert pour déterminer avec certitude les espaces occupés et les accès.

En Belgique, la plupart des espèces d'animaux sauvages sont protégées. Il est donc interdit de les détenir, même si c'est pour les soigner. Si vous trouvez un animal sauvage blessé, il faut contacter un centre de revalidation pour la faune sauvage. Pour trouver la liste des centres de revalidation proches de chez vous, consultez le site de la LRBPO qui reprend la trentaine des centres de Belgique. Il est préférable de les contacter avant de leur amener des animaux au cas où ils n’auraient pas le matériel nécessaire pour soigner l'animal que vous avez trouvé (ils sont parfois spécialisés dans certaines espèces). Ils vous réorienteront.

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