© Julia Luxen
© ASCEN
G19. Limiter la pollution lumineuse.
Les espèces animales et végétales sont sensibles à la présence d’éclairage artificiel. Certaines sont vraiment impactées comme la chauve-souris, pour qui la présence d’une source lumineuse l’empêche de s’installer. L'éclairage artificiel accélère le débourrement des arbres, les bourgeons éclatent plus tôt.
L’éclairage extérieur comme l’éclairage intérieur donnant vers l’extérieur sont à mettre en cause.
Il est absolument nécessaire de :
- Proscrire les éclairages à proximité des plans d’eau.
- Réduire au strict nécessaire les autres sources de pollutions lumineuses extérieurs.
Les points de vigilance
- Éviter les dispersions de la lumière intérieure vers l’extérieur : être vigilant sur l’orientation des luminaires, mettre des rideaux, mettre des stores…
- Préférer les lampes individuelles aux plafonniers.
- Prévoir un interrupteur pour s’assurer de pouvoir couper l’ensemble de l’éclairage intérieur et ainsi éviter le gaspillage et la pollution lumineuse.
- Localisation : Considérez l’éclairage extérieur comme un élément qui favorise les incivilités. N’éclairez que lorsque c’est nécessaire. Renoncez aux éclairages le long des cours d’eau et des zones vertes.
Les solutions
Lorsque l'éclairage extérieur est jugé indispensable, voici les points d'attentions pour limiter son impact sur la nature.
- Orientation : utiliser des luminaires Full Cut Off (ou complètement défilés, ou totalement bafflés) qui envoient la lumière vers le bas (en dessous de l’horizontale).
- Couleur : Utiliser une couleur orange, ambrées, ce sont celles qui conviennent le mieux pour la faune nocturne. Essayer de ne pas dépasser les 1800 kelvins. Éviter la lumière blanche et bleue qui est nocive pour la santé et qui a une longueur d’onde plus importante ainsi que tout éclairage émettant des UV.
- Intensité : Étudiez l’intensité lumineuse et le spectre lumineux pour limiter la surface éclairée au strict nécessaire. Réduire l’intensité lumineuse, la puissance des lampes. Placer des systèmes qui permettent de faire varier l’intensité lumineuse en fonction des conditions climatiques, des conditions de circulation… Utiliser des éclairages réfléchissants, des catadioptres, des peintures rétroréfléchissantes. Un éclairement moyen de 10 lux peut être parfois largement suffisant, il peut être réduit jusqu’à quatre lux.
- Température : Limiter la température de surface de l’éclairage à 60 °C
- Période : couper l’éclairage lorsqu’il n’est pas strictement nécessaire, placer des détecteurs de mouvements avec minuterie.
© Christopher Semanys
© Vade-mecum pour la prise en compte de la biodiversité dans les projets d’éclairage public.
Que faire au niveau communal ?
Identifier les points lumineux de votre commune !
- Consulter la couche « éclairage public potentiellement superflu pour la biodiversité » sur le Géoportail de Wallonie. Il y a deux cartes, une pour pour l'éclairage inutilement gênant pour la biodiversité et une autre pour l'éclairage potentiellement superflus.
- Identifiez aussi les éclairages inutiles liés aux éléments du patrimoine.
- Identifier les type d'éclairages
- Pour remplacer les éclairages qui sont dirigés vers le haut (éclairage encastré dans le sol, canon à lumière...).
- Pour remplacer les éclairages avec une couleur trop blanche et bleue par un éclairage orange ou ambrée avec maximum 1800 kelvins.
- Pour envisager d'atténuer l'intensité des éclairages : remplacer par des éclairages moins intenses ou utiliser des variateurs (dimmer).
Prévoir une extinction de l'éclairage
Le Collège communal peut décider des modalités d'extinction de l'éclairage public une partie de la nuit en concertation avec son Gestionnaire de Réseau de Distribution — GRD.
Adapter le règlement de police communal* pour prendre des dispositions.
- Éteindre les panneaux publicitaires et les éclairages des vitrines d'exposition après 22h.
- Moduler l'éclairage extérieur des installations de sport et de loisir.
- Atténuer l'éclairage autour des habitations, des entreprises et des bâtiments industriels.
* Ces dispositions se basent juridiquement sur l’article 58 quinquies de la Loi sur la Conservation de la Nature.
Pour aller plus loin
Le site Internet de l’Association pour la sauvegarde du ciel et de l’environnement nocturnes — ASCEN est très complet.
Le vade-mecum pour la prise en compte de la biodiversité dans les projets d’éclairage public disponible sur biodiversite.wallonie.be.